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L’aptitude au vol des passagers atteints de troubles cardiovasculaires

Les passagers des avions, qui voyagent parfois pour des raisons professionnelles, sont aptes au vol lorsqu’ils sont en bonne santé. Certaines pathologies cardiovasculaires peuvent remettre en cause cette aptitude.

Temps de lecture estimé : 3 minutes

1. Angine de poitrine

Une angine de poitrine parfaitement contrôlée par le traitement médicamenteux ou l’absence d’angine de poitrine au repos ne font pas obstacle au vol.

L’angine instable ou à l’occasion d’un effort minime doit être évaluée par un médecin compétent en médecine aérospatiale.

2. Infarctus du myocarde

Le voyageur ayant fait un infarctus du myocarde avec ou sans élévation du segment ST est apte au vol après 3 jours si toutes ces conditions sont remplies :

  • l’âge est inférieur à 65 ans,
  • il s’agit du premier épisode,
  • il existe une bonne reperfusion,
  • la fraction d’éjection systolique est supérieure à 45%,
  • il existe une absence de complication,
  • il n’y a pas d’exploration ni d’intervention planifiée.

Le délai est de 10 jours si :

  • la fraction d’éjection systolique est supérieure à 40%,
  • il n’y a pas de preuve d’arythmie ni d’ischémie induite,
  • il n’y a pas d’exploration ni d’intervention planifiée.

Le vol doit être reporté jusqu’au retour à un état stable si :

  • la fraction d’éjection systolique est inférieure à 40%,
  • il existe des signes ou des symptômes d’insuffisance cardiaque,
  • des investigations complémentaires sont nécessaires,
  • une revascularisation ou un appareillage électrique sont nécessaires.

3. Insuffisance cardiaque

Si l’insuffisance cardiaque est contrôlée et stable, le passager est apte au vol. Une insuffisance cardiaque aiguë ou une insuffisance cardiaque chronique non contrôlée impliquent une évaluation par un médecin compétent en médecine aérospatiale.

Le contrôle adéquat consiste pour un passager, à être capable de marcher 50 m ou de monter la passerelle jusqu’à l’avion à un rythme normal, sans essoufflement. dans le cas contraire, l’oxygène est nécessaire.

4. Œdème pulmonaire

Si l’œdème pulmonaire est résolu, le passager est apte au vol. Dans le cas contraire, un avis d’un médecin compétent en médecine aérospatiale est nécessaire.

Il est aussi important de se conformer aux règles édictées pour les infarctus du myocarde.

5. Cardiopathies congénitales avec cyanose

Tous les cas doivent recueillir l’avis d’un médecin compétent en médecine aérospatiale. Une oxygénothérapie en vol doit être envisagée.

6. Chirurgie cardiaque

Au delà de 10 jours, le passager est apte au vol. Dans les cas suivants, un avis d’un médecin compétent en médecine aérospatiale est nécessaire :

  • Moins de 10 jours pour une artériographie de pontage coronarien ou une chirurgie valvulaire;
  • Transposition récente, communication auriculaire ou ventriculaire, transplantation.

7. Angiographie

Aptitude après 24 heures si l’état initial était stable. Sinon, avis d’un médecin compétent en médecine aérospatiale.

8. Angioplastie avec ou sans stent

Aptitude après 3 jours pour un patient asymptomatique. Sinon, avis d’un médecin compétent en médecine aérspatiale.

9. Pacemaker ou défibrillateur implantable

Aptitude après 2 jours en cas d’absence de pneumothorax et de trouble du rythme.

10. Thrombose veineuse profonde des membres inférieurs

Aptitude pour les patients redevenus asymptomatiques et stables sous anticoagulants oraux.

11. Embolie pulmonaire

Aptitude après 5 jours pour les patients stables sous anticoagulants oraux et avec une pression artérielle d’oxygène normale à l’air ambiant.

Philippe Casanova

Médecin spécialiste en médecine du travail et médecine légale.