Ce sigle (SIGYCOP) est utilisé par les médecins militaires pour déterminer une aptitude à servir. C’est donc un moyen de sélection pour des professions très à risque.
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Le profil médical requis, rassemblant ces lettres affectées d’un coefficient, est déterminé par le commandement. Le médecin militaire évalue, lors de la visite médicale, le profil individuel qui sert d’outil de dialogue avec le commandement dans le respect du secret médical.
Les principes de codage
- S correspond au membre supérieur ;
- I au membre inférieur ;
- G à l’état général ;
- Y aux yeux ;
- C à la vision des couleurs ;
- O aux oreilles ;
- P au psychisme.
S, I, G, Y, O varient de 1 à 6, C de 1 à 5 et P de 0 à 5. Le coefficient 0 est attribué lors de la visite initiale et est réévalué à la fin de la période probatoire.
- 1 traduit une aptitude à tous les emplois, même les plus pénibles ;
- 2 autorise la plupart des emplois militaires ;
- 3 entraîne des restrictions significatives à l’entrainement et P3 entraîne une inaptitude temporaire ;
- 4 exempte de tout entraînement physique au combat, C4 indique une inaptitude à la conduite de poids lourds ou de transports en commun, P4 une inaptitude définitive ;
- 5 impose des restrictions majeures d’activité, Y5 reste compatible avec la majorité des emplois de soutien, P5 entraîne une inaptitude totale et définitive ;
- 6 entraine une inaptitude totale.
Un indice temporaire T peut être attribué à chaque lettre. Il marque une affection susceptible de guérir ou d’évoluer favorablement, un doute quant à la réalité d’un syndrome fonctionnel essentiellement subjectif ou l’attente d’un complément d’information ou d’un avis spécialisé.
Les normes médicales
Des critères de morphologie générale et un répertoire analytique des pathologies répartissent les informations en 3 colonnes, précisant la pathologie en cause, les sigles concernés du profil médical et le coefficient à attribuer à ces sigles.
A titre d’exemple,
- Une pseudarthrose du scaphoïde entraîne S5 ;
- Un déficit d’extension du genou de 10 à 20° I3 ;
- Un asthme d’effort mal contrôlé G4 ;
- Une acuité visuelle de 8/10 pour chaque œil sans correction et 10/10 avec correction, Y2 ;
- Une erreur dans la reconnaissance des feux colorés vert et rouge C3 ;
- Une otite séreuse unilatérale O4 ;
- Un retard mental P5.
Les profils requis
Confronté à une affection décrite dans un article du répertoire analytique, le médecin militaire est tenu de respecter les indications qui y sont données en matière de cotation du profil médical puis de déterminer l’aptitude médicale en se référant aux textes réglementaires des armées, directions et services ou de la gendarmerie nationale. Quand le coefficient peut fluctuer entre deux bornes, il choisit la valeur lui paraissant la mieux adaptée à la situation clinique.
Le militaire doit avoir un SIGYCOP inférieur ou égal pour être apte. Ainsi, par exemple, le profil médical d’un chef de quart dans la marine nationale est 2224221 avec une absence de bégaiement, celui d’un pompier de Paris 2223331, celui d’un contrôleur de la circulation aérienne 2223121.
L’utilisation en médecine statutaire
Les médecins de sapeurs-pompiers (fonction publique territoriale) et les médecins de la police nationale (fonction publique d’état) sont des médecins civils qui exercent la médecine statutaire pour leurs agents publics (fonctionnaires ou contractuels), à la place du médecin agréé. Ils utilisent, compte tenu des capacités physiques et mentales nécessaires à l’exercice de ce type de métier, un profil médical d’aptitude qui est propre à leur administration.
Ainsi, par exemple, le SIGYCOP d’un policier être 2223222 pour être recruté. Celui d’un sapeur-pompier doit être 2223032.