Les patients atteints d’affection cardiaque bénéficient, après traitement, d’une réadaptation et d’un retour au poste de travail qui constituent, conjointement, une mesure de prévention tertiaire.
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Table des matières
Après la phase 1, qui est hospitalière, une phase 2, transitoire entre le séjour hospitalier et le retour à une vie normale et une phase 3, prolongeant au long cours les bénéfices de la phase 2, se succèdent, accompagnées par une visite de préreprise et une visite de reprise du médecin du travail pour adapter le poste de travail.
1. Phase 1
Elle débute après une période d’immobilisation au lit en raison des soins. La maladie coronaire représente la principale indication :
- Suite de chirurgie (pontage) ;
- Suite d’infarctus ;
- Angor stable avec facteurs de risques associés ( hypertension, surpoids, diabète) ;
- Angioplastie coronaire ;
- Insuffisance cardiaque chronique ;
- Transplantation cardiaque ;
- artériopathie des membres inférieurs.
La durée d’hospitalisation est le plus souvent courte, de l’ordre de 2 à 3 jours. La kinésithérapie porte sur des exercices des membres inférieurs, supérieurs et respiratoires, pour assoir le patient et le lever rapidement afin d’éviter les complications de l’alitement.
2. Phase 2
C’est une période de rééducation active, sous surveillance médicale, et d’éducation comportementale vis-à-vis des facteurs de risque. Elle s’effectue dans un centre de réadaptation cardio-vasculaire, en hospitalisation complète ou en hospitalisation de jour.
Un bilan initial va rechercher les séquelles cardiaques et évaluer les autres handicaps. Il comprend :
- Une épreuve d’effort maximale avec une mesure directe de la consommation d’oxygène ;
- Un écho-doppler cardiaque ;
- Une mesure de la capacité pulmonaire ;
- Une enregistrement de l’électrocardiogramme et de la tension artérielle sur 24 heures ;
- Une évaluation des facteurs de risque et la planification d’objectifs à atteindre en terme de réduction de ces facteurs ;
- Une planification des séances de ré-entraînement et l’adaptation des traitements.
Le but est de retrouver une capacité d’effort nécessaire à la vie courante, et à une activité professionnelle sans gêne. Le programme doit être adapté aux capacités du patient et à son état antérieur.
Pour lutter contre les facteurs de risques, il est essentiel de modifier les comportements du patient par rapport :
- Au tabac ;
- A l’alimentation ;
- A la sédentarité.
Pour cela, comprendre le but des traitements, ce qui peut être fait ou évité, individuellement ou en groupe est indispensable. Une prise en charge psychologique est souvent nécessaire.
Une visite de préreprise avec le médecin du travail, doit permettre d’envisager un retour au poste de travail, des aménagements, un reclassement, voire une réorientation professionnelle. Elle doit avoir lieu, dès que le patient est stabilisé. L’état de santé du travailleur doit être évalué très précisément par le médecin du travail, à partir des données du centre de réadaptation. Une étude du poste et des conditions de travail complète la démarche. Des préconisations sont faites à l’employeur, lors d’un entretien. et formalisées par écrit. Elles ont une simple valeur informative.
Une reprise à temps partiel thérapeutique progressive est souhaitable ; elle permet la poursuite des soins et une meilleure réadaptation au poste de travail. Elle est prescrite par le médecin traitant.
Les propositions d’aptitude, d’aménagements, d’inaptitude, de formation ou de réorientation professionnelle, ne pourront être formalisées par le médecin du travail, que lors de la visite de reprise. L’employeur est tenu de prendre en considérations ces propositions. S’il refuse les préconisations du médecin du travail, il doit l’en informer et présenter les motifs qui s’opposent à ce qu’il soit donné suite à ses préconisations.
3. Phase 3
Elle prolonge les acquis, en particulier l’adoption d’une nouvelle hygiène de vie et la faire partager à l’entourage. La poursuite d’activités physiques permet le maintien en condition. L’endurance est recherchée à travers les sports pratiqués, qui ont été prescrits par un médecin en fin de phase 2 (marche soutenue, natation, cyclisme…)
L’entrainement va réduire la fréquence cardiaque, ce qui diminue le risque de troubles du rythme et de mort subite. Il améliore la perfusion myocardique et les artères augmentent leur capacité de vasodilatation.
Un minimum de 150 mn d’activités physiques et sportives par semaine, réparties en 3 séances permet de diminuer le risque de sédentarité. Une pratique en groupe, avec un encadrement formé à l’activité physique adaptée, favorise la motivation et la sécurité. Le poids est aussi stabilisé et l’indice de masse corporelle est inférieur à celui des personnes sans activité.
Les services de santé au travail peuvent participer à des actions de promotion de la santé, par l’incitation à la pratique sportive. Le médecin du travail peut aussi évaluer la pénibilité physique d’un poste de travail par cardiofréquencemétrie et évaluer le stress au travail, à travers des questionnaires validés et des entretiens. Il joue ainsi un rôle important dans la réduction des risques des travailleurs.